Étiquettes nutritionnelles sur les emballages : une alerte nécessaire ou une surcharge d’informations ?

Publié le 6 mai 2025 à 11:29

Dans un monde où l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires progressent, les gouvernements et les organismes de santé cherchent des solutions pour guider les consommateurs vers des choix alimentaires plus sains. Parmi les mesures proposées, l’apposition d’avertissements nutritionnels sur les emballages alimentaires fait débat. Faut-il les généraliser ? Explorons les arguments pour et contre.


Pourquoi des étiquettes d’avertissement ?

  1. Clarté pour le consommateur : Des logos comme le Nutri-Score ou des mentions « riches en sucre »/« trop salé » en gros caractères permettent une compréhension immédiate, même pour ceux qui ne lisent pas les tableaux nutritionnels complexes.

  2. Prévention sanitaire : Des études montrent que ces alertes réduisent les achats de produits ultra-transformés. Au Chili, après l’instauration de logos noirs sur les emballages trop gras ou sucrés, les ventes de boissons sucrées ont chuté de 25%.

  3. Pression sur l’industrie : Obliger les marques à afficher ces avertissements les incite à reformuler leurs recettes pour éviter la « stigmatisation » de leurs produits.


Les critiques et les limites

  1. Simplification excessive : Un logo unique ne rend pas compte de la modération alimentaire. Par exemple, un fromage gras peut être nutritif dans le cadre d’une alimentation équilibrée.

  2. Risque de désinformation : Certains industriels contournent les règles en jouant sur les portions de référence ou en ajoutant des vitamines pour masquer un mauvais score.

  3. Surcharge visuelle : Trop d’avertissements pourraient noyer l’attention du consommateur, déjà confronté à des labels bio, équitables ou sans gluten.


Une solution équilibrée ?

Plutôt que de diaboliser certains nutriments, l’idéal serait de combiner :

  • Un code couleur universel (comme le Nutri-Score) pour une évaluation globale.

  • Des mentions ciblées (« excès de sucre », « teneur élevée en sel ») uniquement pour les dépassements de seuils sanitaires.

  • Une éducation nutritionnelle renforcée à l’école et via des campagnes publiques.


Conclusion

Les étiquettes d’avertissement ne sont pas une baguette magique, mais un outil parmi d’autres pour lutter contre la malbouffe. Leur efficacité dépendra de leur design, de leur objectivité scientifique et d’une collaboration transparente avec l’industrie agroalimentaire. Après tout, informer sans culpabiliser reste la clé d’une alimentation consciente et équilibrée.

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